La lutte contre le gel

Après la dormance de l'hiver, en mars, la sève monte et la vigne "pleure". Les bourgeons gonflent, leur pointe devient rouge avant qu'ils éclatent et que sorte la première feuille.

A partir de ce moment, on craint les gelées printanières. La grande gelée de 1971 qui a occasionné des dégâts considérables a été l'élément déclencheur.

Les vignerons de Porteron se sont organisés pour installer un système d'antigel par aspersion d'eau pompée dans la rivière Marne toute proche. Ce qui est à craindre est le dégel rapide dû au soleil qui, en quelques secondes, brûle irrémédiablement les bourgeons.

Afin de remédier à cette variation rapide, on provoque une gangue de glace qui enveloppe le bourgeon et qui, au lever du soleil, fond progressivement et on continue à arroser jusqu'à ce que la température soit remontée au dessus de 0 degré.

La CUMA ANTIGELEE DE PORTERON dont Alain BEDEL est le président, regroupe 35 vignerons et assure la protection d'une quarantaine d'hectares. Elle comporte une station de pompage des eaux de la Marne de 16 moteurs alimentant les kilomètres de tuyaux d'arrosage installés dans les vignes.

Au printemps, on travaille aussi le sol avec le tracteur et des outils aratoires afin de l'aérer et d'enfouir les sarments de taille broyés et l'humus épandu.

C'est aussi le temps du renouveau pour la vigne : on remplace les piquets d'acacias cassés ou abîmés dans les vieilles vignes restées au palissage traditionnel (c'est Alain qui fabrique nos piquets d'acacias) on retend les fils, on vérifie les clous...